Livrement vôtre #1 : “Nous avons une relation de confiance depuis plus de 20 ans.”

Expodif : En tant que documentaliste au CDI du collège, quels sont les principaux défis auxquels vous faites face aujourd’hui ?

Isabelle : Notre objectif principal est de susciter l’intérêt des élèves pour la lecture. Lors de l’acquisition de nouveaux livres, notre intention est de promouvoir la lecture, d’inculquer un amour de la lecture, et de présenter aux élèves tout ce que les éditeurs et les représentants nous proposent. À mon arrivée il y a six ans, le fonds existant était de qualité, comprenant des titres exceptionnels, mais il datait de 20 ans, ce qui n’attirait pas les élèves. Que ce soit des romans, de la fiction, ou des documentaires, il est crucial de comprendre que les livres vieillissent rapidement et se détériorent. Certains ouvrages datant même de l’époque où la monnaie utilisée était le franc étaient encore présents. J’ai donc entrepris une démarche visant à rajeunir le fonds en acquérant de nouveaux titres et des éditions récentes. Même pour les grands auteurs classiques, je m’efforce de renouveler et d’acheter les titres les plus récents.

Expodif : C’est donc pour correspondre davantage aux préférences des élèves.

Isabelle : Effectivement, notre public est de moins en moins captif, ce qui est compréhensible, étant donné qu’ils appartiennent à une génération très axée sur les réseaux sociaux et Netflix. La place qu’ils accordent à la lecture est en constante diminution.

Expodif : Avez-vous mis en place des actions ou des stratégies pour attirer les jeunes et les encourager à lire ?

Isabelle : J’ai adapté mon approche en suivant les tendances et les goûts des élèves, à l’instar des médiathèques. J’ai introduit des Mangas qui n’étaient pas présents dans le fonds du collège et développé le rayon Bande Dessinée.

Expodif : Et pour les romans ?

Isabelle : J’ai commencé à renouveler les romans, et bien que cela fonctionne plus ou moins bien, c’est mieux qu’auparavant.

Expodif : Et du côté des documentaires, qu’est-ce qui suscite l’intérêt dans votre établissement ?

Isabelle : Les documentaires avaient leur attrait autrefois, mais aujourd’hui, avec l’accès facile aux informations sur Internet, leur popularité diminue. Les élèves justifient souvent leur lecture en ligne en arguant qu’ils lisent sur Internet.

Expodif : Vous avez pourtant acheté des documentaires. Cela signifie-t-il que vous avez malgré tout un public ?

Isabelle : Oui, mais je m’efforce de proposer différentes options. Si je ne tente pas, il est probable qu’ils ne liront pas du tout. En présentant des documentaires, j’augmente les chances que les élèves s’y intéressent et puissent approfondir leurs connaissances.

Expodif : Votre métier comporte donc de nombreux défis et nécessite un engagement important pour promouvoir la lecture, ainsi qu’une réelle volonté de transmettre. Cela me rappelle une collaboration passée avec une autre documentaliste qui insistait sur l’importance d’acheter des Beaux Livres. Elle disait : “Je vous achèterais toujours des Beaux Livres, car si je ne le fais pas, les élèves n’en verront jamais. Je mettrai toujours des Beaux Livres, sinon ils n’en verront pas.” Une autre documentaliste me disait : “Même si seulement quelques élèves ont des étoiles dans les yeux à la fin de l’année parce qu’ils ont aimé un livre, je pense avoir accompli mon travail.”

Isabelle : Tout à fait. Dans cet établissement, une partie de la population peut se permettre d’acheter des livres, contrairement à mon ancien collège où les élèves provenaient de milieux plus défavorisés. Ici, la moitié des élèves a les moyens d’acheter les livres. Je me retrouve donc dans ce que disent mes confrères.

Expodif : En quoi Expodif répond-il à vos objectifs en tant que documentaliste ?

Isabelle : Avec un budget fixe et une localisation excentrée, travailler avec Catherine d’Expodif présente des avantages. Cela m‘évite des déplacements inutiles et me permet de passer des commandes efficaces, en respectant le budget alloué. Nous avons une relation de confiance depuis plus de 20 ans, et travailler avec elle me permet de découvrir de nouveaux éditeurs, comme Nuinui par exemple. Malgré nos budgets limités, l’offre de livres neufs à prix réduit me permet de renouveler mon fonds et d’ajouter des ouvrages et des éditeurs renommés tels que Bayard ou Milan, tout en explorant de nouveaux horizons avec des découvertes intéressantes.