La bande dessinée : histoire, tendances et habitudes de consommation

La bande dessinée : histoire, tendances et habitudes de consommation

La bande dessinée : histoire, tendances et habitudes de consommation 640 373 Expodif

Difficile d’aborder le monde du livre sans faire un point sur la bande dessinée. Véritable art à part entière, à la croisée entre l’écriture littéraire et l’écriture graphique, la bande dessinée séduit et captive toujours plus de public, et l’on retrouve de véritables « bdvores » aussi bien chez les plus petits que chez les plus âgées.

Initialement considérée comme un sous-genre de la littérature, voire même comme un art mineur, la bande dessinée a su conquérir son public depuis la fin des années 1960 et peut même se targuer d’être aujourd’hui désignée comme le « neuvième art », au côté du cinéma, de la musique ou de la littérature. Retour sur l’univers de la BD, sur son histoire et les évolutions qui ont caractérisé ce monde bien à part depuis le début du XXIe siècle.constitution BD étape par étape

La bande dessinée : histoire et éléments de définition

Dans son acception la plus pure (et donc traditionnelle), la bande dessinée représente une juxtaposition de dessins et d’images fixes, disposés de manière à articuler et développer une séquence narrative, et donc une histoire. Le plus souvent, les images et les dessins sont disposés sur une « planche », composés de « bandes » et de « vignettes » et sont accompagnés de textes (dialogues et explications) qui servent à construire l’intrigue.

Ainsi, la BD représente à la fois une technique d’expression (un genre donc) et un médium (c’est-à-dire un format bien défini).

Aujourd’hui, certains historiens font remonter l’histoire de la bande dessinée au moyen-âge. En effet, ces experts voient dans les tapisseries retraçant les épopées guerrières médiévales les véritables ancêtres de la BD.

Pourtant, il faut attendre le XIXe siècle pour retrouver un format qui se rapproche davantage à celui que l’on connait aujourd’hui. C’est en 1827 que Rodolphe Töpffer, un dessinateur suisse, produit la « première » bande dessinée. Le nouveau genre devient rapidement très populaire et l’on retrouve de nombreuses bandes dessinées dans les journaux imprimés pendant tout le XIXe et le début du XXe siècle.

Si certaines séries font succès, comme c’est le cas des Pieds Nickelés, il faut attendre l’entre-deux-guerres pour que la bande dessinée franco-belge connaisse son premier « âge d’or », notamment avec les travaux d’Hergé. La fin de la Seconde Guerre mondiale et les Trente Glorieuses seront alors les véritables instigatrices du développement de la BD en Europe et le nombre de ses exemplaires publiés et imprimés n’ira qu’en augmentant, pour finalement s’imposer comme un véritable « neuvième art ».

La consommation de BD en France : les principales tendances

vente bande dessinée

Aujourd’hui, les statistiques liées à la consommation de BD en France ont de quoi faire rougir de jalousie de nombreux genres littéraires. Et pour cause : le marché de la BD est en croissance constante depuis maintenant plusieurs années… et la tendance ne semble pas près de s’arrêter.

Il suffit d’ailleurs de se pencher sur les chiffres qui ont caractérisé l’évolution du marché au cours de ces dix dernières années : entre 2010 et 2020, le chiffre d’affaires dégagé par la BD a augmenté de 45,7 % et le nombre d’exemplaires vendus a augmenté de 33,9 %, avec 53 millions d’exemplaires vendus pour la seule année 2020. D’ailleurs, la bande dessinée représente le sixième secteur de l’édition en 2020.

Mieux : la BD a particulièrement bien résisté à la crise liée au Covid. Malgré trois mois de fermeture des librairies sur l’année 2020, le chiffre d’affaires lié à la vente de BD a augmenté de 9 % par rapport à l’année 2019.

Aujourd’hui, un livre sur 5 acheté en France est une bande dessinée, ce qui place le genre en troisième position en termes de volume de vente, après la littérature (les romans) et les ouvrages jeunesse.

Fait intéressant : la BD est principalement consommée par des « jeunes ». En effet l’âge moyen du consommateur de BD se situe à 34 ans.

La bande dessinée dans le monde francophone

Pendant longtemps, ce furent principalement des auteurs franco-belges qui dominèrent le monde de la bande dessinée francophone. Pendant de nombreuses années, il fut même particulièrement difficile de retrouver des BD d’origine québécoise, africaine ou même maghrébine sur les étals de nos librairies.
Pourtant, le début du XXIe siècle, et la mondialisation galopante que nous avons connue depuis, nous a fait découvrir de nombreux artistes autres que nos bons vieux auteurs franco-français (ou Franco-belges devrait-on dire).

Les pionniers furent sûrement Marjane Satrapi et Guy Delisle, respectivement Iranienne et Québécois, qui illustrèrent leur vie au sein de BD maintenant mondialement connue.
Cette nouvelle tendance mena à la création de nouvelles maisons d’édition : ce fut le cas de Front Froid éditions ou de Pow Pow au Québec.

L’émergence et le développement de la BD francophone africaine, autour de Marguerite Abouet (Aya de Yopougon), de Lepa Mabila Saye ou de Christophe Edimo n’ont pas encore abouti à la création de maisons d’édition africaine spécialisée dans la bande dessinée, mais a contribué à leur reconnaissance par plusieurs institutions, tel que les Nouvelles Éditions Ivoiriennes ou Acrep Éditions. Aujourd’hui, de nombreux auteurs et autrices africains continuent de se faire publier par des maisons d’édition situées en France ou en Belgique.

Un genre dominé par le masculin…

Le monde de la bande dessinée a pendant très longtemps été dominé par des créateurs exclusivement masculins. Les « comic strip » étaient alors créés par des hommes pour un public masculin, et principalement des enfants et des adolescents.

Jusqu’à très récemment, le lectorat féminin n’étant même pas considéré, les personnages féminins étaient le plus souvent caricaturaux et n’occupaient que des rôles secondaires, ou étaient tout simplement inexistants. Il suffit de feuilleter quelques bandes dessinées produites avant le XXIe siècle pour apprécier la place de la femme dans la bande dessinée.

Une étude de l’ACBD (Association des Critiques et journalistes de bande dessinée) réalisé en 2010 montrait à quel point, même très récemment, les femmes étaient sous-représentées dans l’univers de la BD : celles-ci ne représentaient que 12 % des auteurs de BD en France en 2010.

… dans lequel les femmes s’affirment de plus en plus

Pourtant, ces dernières n’ont pas hésité à s’affirmer dans un monde exclusivement masculin et le nombre d’autrices n’a cessé de croitre.
Aujourd’hui, on retrouve de plus en plus d’autrices de bande dessinée, et certaines, devant la difficulté de se faire éditer, publient leurs ouvrages de manière indépendante. Par ailleurs, certaines polémiques émaillent le monde de la bande dessinée, comme ce fut le cas de l’édition 2016 du festival d’Angoulême, ce qui contribua à médiatiser la place mineure accordée aux autrices de bande dessinée.

De grands noms de la bande dessinée féminine, telle que Pénélope Bagieu (Culottées), Zainab Fassiki (Hshouma), Lisa Mandel ou encore Aude Mermilliod n’hésitent plus à produire des ouvrages engagés et féministes. Les mêmes figures œuvrent également pour lutter contre les inégalités de genre dans l’édition de bande dessinée, notamment au sein du Collectif des créatrices de bande dessinée contre le sexisme.

Et les choses commencent à évoluer : en 2016, une étude des États généraux de la bande dessinée (EGBD) révélait que près d’un quart des auteurs (27 % très exactement) de bande dessinée étaient des femmes.

Manga, comics… les autres « foyers » de la bande dessinée

Bien que le monde de la bande dessinée franco-belge soit particulièrement dynamique, il serait dommage d’oublier les autres « foyers » de la bande dessinée.

En effet, le genre n’est pas uniquement « né » en Europe et l’on retrouve d’autres styles et d’autres genres sur les autres continents. Il s’agit bien évidemment des fameux « comics books » nord-américains, qui n’ont aujourd’hui que très peu percé en France et en Europe, ou des Manga d’origine japonaise.

C’est d’ailleurs ce dernier genre qui soutient grandement la croissance du marché de la bande dessinée. Et pour cause : le manga représenterait aujourd’hui 50 % du volume des ventes de bande dessinée en France, principalement portée par de jeunes lecteurs. Cette nouvelle tendance signifierait alors un changement des habitudes de consommation de BD en France ? Affaire à suivre.

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