Livres d’occasion et soldés, une alternative plus écolo
Livres d’occasion et soldés, une alternative plus écolo https://expodif.fr/wp-content/uploads/2022/07/Livres-doccasion-et-soldes.jpg 2308 1298 Expodif //expodif.fr/wp-content/uploads/2020/06/expodif-blue-logo@2x.pngSans le savoir, nous assistons, depuis quelques années, à un paradoxe dans le monde du livre. Ce dernier joue un rôle fondamental dans la sensibilisation à l’écologie et pourtant le circuit de l’édition n’est lui-même pas exemplaire. Une solution : les livres d’occasion et soldés qui sont une alternative plus écolo. Ils s’inscrivent dans une économie circulaire éthique.
Depuis une dizaine d’années, les ventes du secteur progressent. Le changement s’amorce donc grâce aux acteurs du livre eux-mêmes, lecteurs et distributeurs. Ensemble, découvrons les coulisses de ce marché du livre d’occasion et soldés qui se développe pour le plus grand bonheur de presque tous les acteurs.
Pourquoi les livres d’occasion et soldés sont une alternative durable et viable ?
Les livres d’occasion et soldés sont une alternative durable et viable pour plusieurs raisons.
1- Les livres d’occasion et soldés : une alternative durable
L’industrie du livre n’est certainement pas la plus polluante. Malgré tout, il faut avoir quelques chiffres en tête :
- Fabriquer un livre neuf génère 1,3 kg de CO² et il faut en moyenne 305 litres d’eau.
- Terre vivante, maison d’édition indépendante française, a réalisé une étude en 2011 sur les impacts environnementaux du livre. 71 % des impacts sont liés à la production et au transport, 17 % à la distribution, 10 % à la conception du livre et 2 % à la diffusion.
La revente de livres d’occasion ou soldés n’est certes pas écologiquement neutre. Néanmoins, la remise dans le circuit de livres utilisés ou invendus tend :
- À limiter les pilons.
- À limiter l’impact de la surproduction de livres neufs.
Il est quand même important de mentionner que les livres pilonnés sont recyclés. Pascal Lenoir (éditions Gallimard) et Gaëtan Ruffaut (éditions Hachette) l’expliquent dans cette vidéo réalisée avec Livre Hebdo.
En 2021, Expodif, acteur majeur du déstockage de livres neufs à prix réduit, estime avoir :
- sauvé plus de 18 000 arbres ;
- économisé près de 701 millions de litres d’eau ;
- évité l’émission de 3 000 tonnes de CO².
2- Une seconde vie pour les livres : une alternative viable et crédible
Offrir une seconde vie pour les livres est une alternative viable. Il y a un véritable intérêt des consommateurs pour les biens d’occasion, moins chers et plus écolos. Pour preuve, l’étude menée par le Syndicat national de l’édition (SNE) puis relayée par Expodif dans le cadre de la journée de l’environnement :
- 56 % des Français ont déjà acheté au moins un article culturel de seconde main sur Internet par mois contre 46 % en 2019.
- 64 % des 18-24 ans et des 25-34 ans ont déjà acheté des articles culturels de seconde main sur internet contre 40 % des 55-64 ans.
Et selon d’autres chiffres complémentaires avancés par Momox, société de recommerce allemande :
- 47 % des achats sont motivés par un mode de consommation responsable et l’enjeu écologique qui en résulte.
- 35 % des Français ont déjà revendu un bien culturel en ligne.
Le livre d’occasion ou soldé répond donc à une vraie attente et à un nouveau mode de consommation soucieux de l’environnement.
Des acteurs du livre d’occasion et soldé qui s’engagent
Les acteurs du livre d’occasion et soldé s’engagent dans une démarche éco-responsable grâce à une économie circulaire maîtrisée.
Le livre d’occasion, un circuit vertueux
Le livre d’occasion est par définition un livre qui a déjà été vendu puis remis sur le marché.
Les circuits de remise sur le marché et les revendeurs sont protéiformes :
- dons et achats pour la création des fonds documentaires ;
- associations, librairies physiques, libraires en ligne indépendants, sites de ventes en ligne spécialisés dans la revente.
Les protagonistes sont motivés par un engagement solidaire et de développement durable propre au marché de seconde main. Les consommateurs bénéficient d’un bien culturel à tarif compétitif. Ils n’achètent pas un produit neuf et permettent ainsi une économie de ressources importantes.
Le livre neuf soldé, un impact environnemental limite
Le livre neuf soldé est un invendu en arrêt de commercialisation et condamné au pilon. Ils sont rachetés aux éditeurs par des grossistes spécialisés comme Expodif. Ils sont neufs, non soumis au prix unique.
Parmi les réseaux de vente, nous trouvons les librairies classiques, les librairies spécialisées, les bouquinistes, les grands distributeurs… En synthèse, tous les professionnels du livre peuvent vendre des livres neufs à prix réduit.
Les motivations des professionnels, grossistes et revendeurs, sont aussi guidées par un engagement environnemental. Grâce à ce circuit, les livres jusqu’ici considérés comme en surproduction, détruits, alimentent un nouveau marché plus éthique.
Expodif va encore plus loin dans son engagement en privilégiant, entre autres, les circuits courts.
La dynamique du livre d’occasion et soldé est ainsi portée par des acteurs de la distribution, souvent privés, mais aussi fédérateurs. Ils participent très largement à limiter les impacts de la production d’un livre en proposant un nouveau marché. Qu’en est-il des éditeurs ?
Le monde de l’édition face aux enjeux environnementaux
Depuis quelques années, le monde de l’édition fait face aux enjeux environnementaux et s’engage aussi dans une démarche d’écoconception.
La Charte environnementale de l’édition de livres
Le SNE, par l’intermédiaire de la Commission Environnement et Fabrication, publie la Charte environnementale de l’édition de livres.
Cette charte est un guide des bonnes pratiques. Elle promeut une meilleure prise en compte du développement durable et de nouveaux modes de production éco-compatibles. En collaboration étroite avec l’ensemble des acteurs de la filière du livre, elle vise à :
- “Sensibiliser les éditeurs à l’empreinte environnementale de leurs activités.”
- “Les inviter à repenser leur processus de création / fabrication / logistique à la lumière des leviers d’amélioration identifiés.”.
- “Les informer sur les indicateurs pertinents pour leur activité.”
- “Faire connaître les bonnes pratiques du secteur.”
Des initiatives privées reconnues
Il existe également des initiatives privées reconnues incitant les éditeurs à une fabrication éco-responsable.
Pour en citer quelques-unes :
- Les éditions écolo-compatibles créées en 2010 au salon du livre de Paris. Il s’agit d’un collectif d’éditeurs ayant pour objectif de « Proposer des pistes de réflexion et d’action quant à l’empreinte environnementale et sociale de l’édition papier ».
- L’association pour l’écologie du livre, fondée en 2019. Elle a pour objet “[…]d’œuvrer à la diffusion des idées de l’écologie auprès de l’ensemble des acteurs et actrices du livre et de la lecture, ainsi que de la société civile.”.
En conclusion, l’impact environnemental de la fabrication d’un livre est un enjeu majeur pour tous les acteurs du livre. Le monde de l’édition, par le biais du SNE ou d’initiatives privées, s’engage dans une dynamique éco-responsable. Cependant, il y a encore une surproduction avérée de livres qui partent au pilon.
Les livres d’occasion et les livres neufs soldés revendus alimentent le marché du livre. Les distributeurs et grossistes répondent à de nouveaux modes de consommation plus responsables. C’est une économie de marché qui contribue à limiter la surproduction et l’impact de la destruction des livres.