Le marché du livre : l’une des plus grandes industries culturelles françaises
Le marché du livre : l’une des plus grandes industries culturelles françaises https://expodif.fr/wp-content/uploads/2021/03/le-marche-du-livre-1.png 640 360 Expodif //expodif.fr/wp-content/uploads/2020/06/expodif-blue-logo@2x.pngLe marché du livre bénéficie ces dernières années d’une belle progression, pour se placer comme l’une des plus grandes industries culturelles françaises. Et pour cause, le marché du livre a engrangé, en moyenne, entre 4 et 4,5 milliards d’euros de chiffre d’affaires par an depuis 2017.
De ce fait, ce secteur se place côte à côte au secteur du jeu vidéo, qui engrange entre 4 et 5 milliards d’euros de chiffre d’affaires par année, et flirte donc régulièrement avec la première place des industries culturelles françaises. Plus encore, le marché du livre dépasse de loin le secteur de la musique et du cinéma, qui pèsent respectivement 1 et 2 milliards d’euros. Retour sur le marché du livre, sur ses acteurs et sur les spécificités de l’économie du livre.
Les acteurs de l’économie du marché du livre
L’économie du livre est un ensemble d’acteurs extrêmement différents les uns des autres, mais qui ne peuvent, rarement, évoluer l’un sans l’autre. On parle ici des auteurs, des éditeurs, des imprimeurs ainsi que des distributeurs et détaillants.
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Auteurs
Les auteurs sont, si on peut dire, à la base du marché du livre. Et pour cause : c’est sur eux que repose la création artistique de livres, de bds, de romans, etc. De manière générale, l’auteur est celui qui écrit le livre, dessine la BD ou illustre un ouvrage. Il peut se présenter sous la forme d’un écrivain (pour la conception d’un roman) ou sous la forme d’un illustrateur (pour la création d’un roman graphique par exemple).
Le métier d’auteur recouvre des situations extrêmement diverses, que ce soit au niveau de la rémunération ou au niveau de leur statut. En effet, le métier d’auteur peut être, chez les créateurs les plus prolifiques ou les mieux notées, une activité à part entière, ou bien apparaitre tout simplement comme une activité réalisée en parallèle d’un autre métier.
On estime qu’il existe aujourd’hui en France, près de 100 000 auteurs, dont seule une petite partie (environ 2500) vivrait pleinement grâce à leurs revenus de droits d’auteurs.
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Les éditeurs
Les éditeurs, ou plus communément appelés maisons d’édition, prennent la forme d’une entreprise ou d’une association dont l’activité principale est la production et la diffusion du livre.
L’éditeur se charge ainsi d’accompagner l’auteur dans la rédaction et d’apporter d’éventuelles modifications à l’ouvrage pour qu’il soit commercialisable. Il assure également l’organisation de son impression et de sa distribution. L’éditeur est ainsi un acteur central et indispensable du monde du livre, et agit comme intermédiaire entre les nombreux acteurs qui le compose.
On retrouve aujourd’hui de nombreux éditeurs et maisons d’édition. Ils évoluent en indépendant ou au sein de conglomérats et groupes, dont font par exemple partie les très connus Editis, Média-Participations, Gallimard, Hachette ou encore Bayard.
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L’imprimeur
L’imprimeur est tout simplement celui qui va donner vie au livre. C’est chez celui-ci que sortent les livres, les journaux, les revues, sous format imprimé.
De concert avec l’éditeur et l’auteur, l’imprimeur sélectionne le papier, les matières premières, l’encre, les couleurs et les dimensions du livre à imprimer. Il se charge des réglages et conduit la machine d’impression. Le reliage des pages du livre est également à sa charge.
Une fois les livres imprimés, l’imprimeur confie le stock à l’éditeur.
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Distributeurs et détaillants
Dans l’économie du livre, les distributeurs sont les personnes chargées d’acheminer et de distribuer les livres sur l’ensemble du territoire. Ils se chargent du stockage et du transport du produit fini. La distribution, du fait de ses nombreuses contraintes logistiques et des moyens mis en place (carnet de commandes, facturation, éventuels retours…), apparait aujourd’hui comme l’activité la plus industrialisée du secteur.
Le détaillant, quant à lui, représente le point de vente du livre. Le détaillant peut prendre la forme d’une librairie, d’une grande surface ou d’un magasin spécialisé. On estime qu’il existe en France, toutes catégories confondues, entre 20 000 et 25 000 détaillants de livres répartis sur le territoire.
La chaîne de production du livre papier : récit d’un long processus de production
La production d’un livre et sa commercialisation est le résultat d’une étroite collaboration entre les différents acteurs de l’économie du livre. Ce processus de production prend la forme d’une chaîne, dite chaîne du livre, où l’auteur se situe en amont et où le lecteur se situe en aval.
De manière générale, l’auteur procède à la création littéraire et artistique de l’ouvrage. Une fois ce travail terminé, l’auteur peut démarcher et trouver une maison d’édition ou un éditeur. Si ce dernier prend la décision d’éditer le livre, il effectue éventuellement des modifications sur celui-ci, le relit et procède à la mise en page. Il assure à cette occasion sa diffusion et sa promotion (communiqués de presse, publicités, rencontre auteur-lecteur, etc.). L’éditeur agit ainsi comme une sorte de « chef d’équipe » qui organise le travail des différents acteurs dans cette chaîne de production.
Une fois le travail d’édition terminé, vient l’heure de l’impression. L’imprimeur, toujours en lien avec l’éditeur, imprime le livre. S’ensuit alors sa distribution. L’éditeur confie les ouvrages à un distributeur (un grossiste finalement) qui se charge de les acheminer vers les détaillants et points de vente.
Finalement, le livre est acheté auprès du détaillant, aussi bien par des particuliers que par des collectivités territoriales ou des universités pour alimenter leurs bibliothèques.
La chaîne du livre papier peut être légèrement modifiée si, par exemple, la maison d’édition commande un livre à un auteur. De cette façon, l’éditeur prend la place de l’auteur en amont du processus de production. À l’inverse, un auteur qui ne trouve pas d’éditeur peut lui-même assurer les tâches d’édition, d’impression, et de distribution.
L’économie du livre en quelques chiffres
Du fait même de sa pole position dans l’univers culturel français, le livre peut se targuer d’un chiffre en hausse constante depuis maintenant plusieurs années. Retour sur quelques chiffres qui permettent d’imaginer la taille de cette industrie culturelle.
On estime qu’aujourd’hui le poids du livre en France atteint la somme de 4,5 milliards d’euros et représente pas moins de 80 000 emplois, toutes catégories confondues (éditeurs, libraire, distributeurs, etc.). À cela s’ajoutent près de 100 000 auteurs.
Le secteur de l’édition est celui qui s’en sort financièrement le mieux : à lui seul, il concentre plus de la moitié du chiffre d’affaires de l’économie du livre (soit près de 2,8 milliards d’euros par année). Les auteurs, quant à eux, affichent un chiffre d’affaires atteignant le demi-milliard. Le reste, soit 1,2 milliard d’euros, est réparti entre les distributeurs, imprimeurs et détaillant.
Côté vente, on estime que, chaque année, paraissent entre 67 000 et 68 000 nouveautés et que près de 420 millions d’exemplaires (en imprimé, en audio ou en numérique) ont été vendus en 2018.
Fait intéressant, la répartition moyenne du prix d’un livre d’après le Ministère de la culture est comme suit :
Les différentes pratiques de consommation chez les Français
Si le marché du livre montre des signes d’expansion, il est intéressant de se pencher sur les pratiques de consommation chez le Français.
Un marché bien différent selon les secteurs d’édition
Tout d’abord, et contrairement à une idée largement répandue, les Français sont plutôt de bons lecteurs. Et la part de lecteurs augmente d’année en année. Ainsi, selon l’observatoire du livre, plus de 91 % des Français de plus de 15 ans affirmaient avoir lu au moins un livre imprimé au cours des 12 derniers mois. Et plus de 25 % des Français interrogés affirmaient lire plus de 20 livres par an.
Autre fait intéressant, c’est le roman qui arrive en tête des ventes : il cumule près de 22 % du chiffre d’affaires, suivi par les ouvrages de sciences humaines et sociales et les livres jeunesses qui représentent respectivement 15 % et 14 % du chiffre d’affaires du marché du livre. Malgré les immenses tirages dont bénéficie la bande dessinée (1,6 million d’exemplaires pour le dernier Astérix !), ce style ne représente que 7,5 % du chiffre d’affaires de l’économie du livre.
Les principaux secteurs d’édition
En % de chiffre d’affaires 2018
Source : https://lafinancepourtous.com d’après l’Observatoire de l’économie du livre, avril 2020
Livre papier, numérique ou d’occasion ?
Aujourd’hui, la vente de livre se réalise globalement sous trois formats : le « neuf » et « l’occasion » imprimé, ainsi que le numérique.
Le numérique a connu un certain engouement de la part des lecteurs à partir des années 2000. L’apparition de liseuses pratiques et peu chères et le prix des livres numériques ont contribué à son expansion. Néanmoins, aujourd’hui, le numérique concentre uniquement 3,5 % des parts de marché de la vente du livre, pour atteindre les 100 millions d’euros de chiffre d’affaires.
Le livre imprimé reste toujours le format préféré des Français et représente l’immense majorité des livres achetés. Néanmoins, devant la cherté du livre neuf et grâce à l’avènement de la vente en ligne, le marché du livre d’occasion a connu une forte croissance. S’il est difficile de quantifier le nombre exact de livres vendus en seconde main pour des raisons évidentes, certains spécialistes pensent que plus d’un quart des livres vendus seraient d’occasion.